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20 ONG demandent à Ban Ki-moon de remettre Ryad sur la liste noire

09-06-2016 14:16  Khidr Ali

[caption id="attachment_284098" align="alignleft" width="400"] مجازر العدوان السعودي بحق الاطفال[/caption]

Vingt organisations de défense des droits de l'homme sont montées au créneau durant les dernières 48 heures, appelant l'ONU à ne pas céder au chantage des saoudiens et de remettre la coalition militaire menée par l'Arabie saoudite sur sa liste noire des pays violant les droits des enfants, pour sa responsabilité dans la mort de centaines d'enfants au Yémen (photo).

Rappelons que L'ONU, sous la plume de son secrétaire général, Ban Ki-moon, a cédé lundi dernier à la pression de Ryad en retirant la coalition militaire d'une liste noire annuelle de pays et organisations accusés notamment d'être responsables de la mort d'enfants dans des conflits armés.

Pour Jo Becker, responsable de la protection des enfants à Human Rights Watch, cette décision "va à l'encontre des preuves flagrantes qui montrent que les violations commises par la coalition menée par l'Arabie saoudite ont tué et blessé des centaines d'enfants au Yémen". Une telle volte-face de l'ONU sous la pression d'un gouvernement "rend dérisoires les efforts de l'ONU pour protéger les enfants", estime HRW.

"La crédibilité des Nations unies est en jeu après qu’elles se sont honteusement pliées aux exigences de l’Arabie saoudite en retirant la coalition dirigée par celle-ci de la liste des pays et groupes armés portant atteinte aux droits des enfants dans les situations de conflit", a déclaré pour sa part Amnesty International mardi 7 juin.

"Le fait que les Nations unies aient plié face à des pressions l’incitant à modifier leur propre rapport consacré au sort des enfants en temps de conflit armé est sans précédent. Il est scandaleux que ces pressions aient été exercées par un des États visés par le rapport", a déclaré Richard Bennett, responsable du bureau d'Amnesty International et représentant de l’organisation auprès des Nations unies.

"Capituler de manière aussi flagrante met à mal l’ensemble du travail effectué par les Nations unies pour protéger les enfants vivant dans des pays en guerre. Le secrétaire général ne doit pas plier face aux pressions et compromettre le rôle important que remplit sa propre représentante spéciale. Cela aurait par ailleurs pour résultat de nuire à la crédibilité des Nations unies dans leur ensemble" souligne Amnesty.

Parmi les 20 signataires, qui ont envoyé une lettre à Ban Ki-moon, figurent outre Human Rights Watch et Amnesty International, Oxfam et Terre des Hommes.

Selon des diplomates onusiens, l'Arabie saoudite a exercé de très fortes pressions pour obtenir son retrait de la liste. Ryad a ainsi menacé de couper des financements saoudiens aux agences de l'ONU, une centaine de millions de dollars, notamment l'UNRWA qui aide les réfugiés palestiniens et qui connait de graves difficultés financières. Les Saoudiens ont aussi clairement dit que les négociations de paix au Yémen en cours à Koweit entre le gouvernement démissionnaire soutenu par la coalition et les représentants de l’armée et d’Ansarullah risquaient d'en pâtir.

Ryad a également mobilisé en sa faveur l'Organisation de la coopération islamique (OCI) et la Ligue arabe. Les Saoudiens "ont activé beaucoup de soutiens et certains d'entre eux ont fait monter la pression sur le secrétaire général et l'ONU", a expliqué un diplomate du Conseil de sécurité.

Déjà Israël

Pour rappel, Israël et les Etats-Unis avaient forcé l'année dernière l'ONU à retirer l'entité sioniste de la "liste de la honte" des pays et de groupes ayant violé les droits des enfants lors de conflits armés, malgré les milliers de victimes à Gaza et les appels du pied de nombreuses ONG.

C’est grâce au soutien des américains, qui ont menacé de retirer leur soutien financier à l'ONU, que l'organisation internationale a cédé.

Sans évoquer cette liste, le numéro deux de la diplomatie américaine Antony Blinken avait assuré que son gouvernement continuerait à soutenir l’allié israélien devant l’ONU. “L’an dernier, les Etats-Unis se sont opposés à 18 résolutions de l’Assemblée générale des Nations unies qui étaient biaisées contre Israël”, a martelé le premier adjoint du secrétaire d’Etat John Kerry devant le congrès d’une organisation juive américaine (American Jewish Commitee, AJC). “Nous continuerons d’être au côté d’Israël et contre une résolution partiale et biaisée même si nous sommes le seul pays sur Terre à le faire”, a-t-il affirmé toute honte bue.



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