1. Avec la baisse du cours des hydrocarbures, qui sera de longue durée et qui nécessitera des ajustements économiques et sociaux douloureux, impliquant la mobilisation de tous, devant éviter qu’elles n’affectent les plus déshérités, où le président de la république et le premier ministre exigent une rationalisation de la dépense publique et une lutte contre la corruption, le ministre du Commerce, qui engage tout le gouvernement en reprenant les données statistiques de la banque d’Algérie où les importations de biens et services ont été de 71,3 milliards de dollars, a fait des déclarations d’une extrême gravité, remettant en cause les institutions et l’Etat de Droit, lors d’un entretien avec la Chaîne III et ce le 07 novembre 2015.
Voici la déclaration du Ministre reprise par plusieurs agences de presse et quotidiens nationaux.
-Durant le premier semestre de l’année 2015, il a été relevé plus de 24 000 constats d’infraction.
- Environ 20 milliards de dollars des quelque 60 milliards de dollars des importations proviennent de surfacturation.
- Ces surfacturations constituent donc un transfert illicite de devises.
-Ces pratiques illégales relevant du code pénal, sont le fait en majorité d’opérateurs algériens utilisant des sociétés écrans.
2.- Ces surfacturations représentent 33,33% de la valeur des importations de biens, non inclus les services dont le montant annuel fluctue annuellement entre 2010/2014 entre 11 et 12 milliards de dollars. Dans l’hypothèse que ces pratiques illicites ont eu cours entre 2000/2014 et comme, selon la banque mondiale, le montant des importations a été de 580 milliards de dollars durant cette période, le transfert de devises hors Algérie par le recours à ces surfacturations a été de près de 194 milliards de dollars, montant supérieur aux réserves de change estimées à 159 milliards de dollars au 30 juin 2015.
3.-Ces déclarations d’une extrême gravité impliquent en urgence trois éclaircissements et actions de la part du Ministre du commerce posant le problème suivant : que font la Cour des Comptes et les organes de contrôle ?
- Premièrement, le Ministre doit désigner concrètement le nom des fraudeurs- Deuxièmement, s’il y a corruption, il y a des corrupteurs, quels pays étrangers et qui sont-ils ?- Troisièmement, cela concerne quels produits et quel département ministériel ?- Quatrièmement, il doit saisir immédiatement la justice.
4.- Sans une réponse claire à ces graves accusations, qui touchent à la sécurité nationale, il y a discrédit de tout le gouvernement. Une commission indépendante placée directement sous l’autorité du président de la république ou du Premier Ministre avec plein pouvoir s’avère urgente pour vérifier les graves affirmations du Ministre du commerce. Il y va de la crédibilité du pays.