Pas moins de 13 réseaux de trafic international de drogue à partir du pays voisin (Maroc) ont été démantelés par les éléments de la gendarmerie nationale à l'Ouest du pays en moins d'un mois, selon un bilan fourni, mercredi, par le commandant régional de la Gendarmerie nationale basé à Oran, le Général Tahar Othmani.
A l'issue de ces opérations distinctes au nombre de 17 près de 5 tonnes de kif traité ont été saisies.
Toujours selon le même responsable, durant la période allant du 18 novembre au 12 décembre en cours, 9 affaires ont été élucidées en coordination avec les services de la Direction régionale de la sécurité d’armée (DRSA) relevant de la 2ème Région militaire.
Ces opérations, qualifiées de "grande envergure", ont permis l’arrestation de 61 personnes faisant partie de réseaux activant dans la crime organisé, ainsi que l’identification de 16 autres acolytes qui demeurent en fuite. Parmi les narcotrafiquants arrêtés, 6 barons de trafic international de kif traité ont été mis en hors d’état de nuire.
Ces derniers faisaient d'objet de recherche, après avoir été impliqués en tant que meneurs de réseaux à l'origine de tentatives de trafic d’importantes quantités de drogue déjouées, a souligné le même responsable, ajoutant que 4 autres barons sont en fuite.
Ces opérations ont permis également la saisie d’un matériel servant au transport de la drogue, à savoir 40 véhicules légers et 4 camions, en plus de 106 téléphones portables et 188 puces téléphoniques dont certaines marocaines. En outre, plus de 26 millions DA ont été saisis, a-t-il encore signalé.
Les tentatives de trafic de drogue ont été mises en échec au niveau de plusieurs points dans l’Ouest du pays, certaines près de la bande frontalière ouest et d’autres à Oran, Tlemcen, Mascara, Ain Témouchent, Tiaret, Relizane et Sidi Bel-Abbes, a indiqué le général Othmani, notant que certaines affaires traitées avaient nécessité l’extension de la compétence judiciaire vers d’autres wilaya à travers le territoire national.
Le phénomène de trafic de drogue connait ces derniers temps des "mutations constantes", a expliqué le commandant régional de la GN, évoquant une affaire en cours de traitement relative à la découverte d’une importante quantité de kif traité à l’intérieur d’un collège à l’extrême Ouest du pays.
Le même responsable a aussi attiré l'attention sur l’ampleur du trafic de comprimés psychotropes, introduits en Algérie à travers les frontières ouest, notamment de type (Ecstasy) connu pour ses répercussions graves sur la santé physique et mentale de l’homme.
"Les narcotrafiquants ont recours à de nouveaux subterfuges pour acheminer les drogues de tous types vers l’Algérie afin de rattraper leurs pertes énormes suite aux mesures draconiennes prises dans la lutte contre les stupéfiants et l’étau resserré au niveau des frontières terrestres, marqué par des dispositifs sécuritaires opérationnels sur le terrain ainsi que les installations géographiques, actualisées périodiquement et chaque fois que nécessaire", a-t-il souligné.
Il est à noter, enfin, que des rapports internationaux avaient révélé que le Maroc est le premier pays producteur de cannabis au monde, en réservant plus de 134.000 hectares de ses terres à la culture de ces plantes et en réalisant une production d’environ 3.080 tonnes de kif traité annuellement.
L’Algérie avait rejoint la convention internationale de la lutte contre les stupéfiants et les psychotropes le 20 décembre 1988, soit une semaine avant le Maroc (28 décembre 1988).
La ratification de cette convention internationale, qui oblige les pays membres (189) à lutter contre ce phénomène, a été en 1995 par l’Algérie.