Une récompense de 10 millions de DA sera offerte à Boumessaoud relavant de la commune d’Iferhounene par le ministère des Ressources en eau et de l'Environnement pour avoir décroché cette année le Prix du village le plus propre de la wilaya de Tizi-Ouzou, a annoncé jeudi le ministre du secteur.
Intervenant à la maison de la culture Mouloud Mammeri, lors d'une cérémonie de remise des Prix de ce concours institué par l’Assemblée populaire de wilaya (APW), Abdelkader Ouali a expliqué que cette aide sera consacrée à l'acquisition d'équipements de tri et de collecte de déchets et à la réalisation d'un jardin d'enfants au niveau du village lauréat, tandis qu'une aide ira à la réalisation d'un shéma d'enlèvement et de tri des ordures à Boumessaoud.
A cette occasion, il a rendu un vibrant hommage à feu Rabah Aissat, ancien président d’APW de Tizi-Ouzou, assassiné par des terroristes le 12 octobre 2006, et qui avait organisé la premiere édition de ce concours, quelques mois avant sa disparition.
"Rabah Aissat que j’ai connu personnellement, alors qu’il était président d’APC de Ain Zaouia, m’avait marqué par sa compréhension des problèmes économiques et sociaux et aussi par sa notion, très avancé à l’époque, de la gestion participative de sa commune avec ses concitoyens", a-t-il témoigné, ajoutant qu’a travers ce concours il reste "présent à travers cette œuvre pérenne".
En décrochant la première place de ce concours qui récompense les six villages les plus propres de la wilaya, Boumessaoud, un petit hameau perché à plus de 1200 m d’altitude en plein cœur du Djurdjura, et qui a vu naître l'un des monuments de la chanson algérienne d'expression Amazighe, Chérif Kheddam (1927/2012), a également obtenu une subvention de 8 millions de DA accordée par l’APW.
Ce village se retrouve donc avec la coquette somme de 18 millions de DA que le comité de village compte injecter dans des opérations d’amélioration du cadre de vie des citoyens et de préservation de l’environnement, a-t-on appris d’un de ses membres.
S’agissant des autres lauréats de ce concours, le deuxième Prix d’une valeur de 7 millions de DA a été décroché par le village Aourir Ouzemour, relevant de la commune d’Akbil, le troisième (6 millions de DA) par Bouaoune dans la commune d’Idjeur, le quatrième (5 millions de DA) par Ait Addellah dans la commune d’Abi Youcef, le cinquième par Boudjellil (4 millions de DA) et le sixième (3 millions de DA) par le village Ait Izid dans la commune de Souk El Tenine.
Une récompense pour tous les villages participants à partir de 2017
Les villages qui ont participé à ce concours et dont le nombre a été de 73 pour cette année, seront également récompensés, par le ministère des Ressources en eau et de l'Environnement, pour leurs efforts et ce, "indépendamment des résultats obtenus" à cette compétitions, a annoncé M. Ouali.
Cette aide qui vise à récompenser les efforts fournis sur le terrain en matière de préservation de l’environnement, a pour but d’encourager les villageois dans leurs efforts et à créer une émulation entre les village afin d’assainir leur environnement.
La cérémonie de remise des prix s’est déroulée dans une ambiance festive en présence de nombreux comités de village, du mouvement associatif, d’élus et de la famille de Rabah Aissat.
Inscrire la protection de l’environnement dans un contexte de création de richesse
Le ministre des Ressources en eau et de l'Environnement, Abdelkader Ouali, a appelé jeudi les responsables du secteur dans la wilaya de Tizi Ouzou à inscrire les opérations liées à la protection de l’environnement dans le cadre d’une vision économique visant à créer de la richesse.
Une vision qui se concrétisera à travers une véritable valorisation des déchets basée sur le tri et le recyclage qui constituent un "véritable gisement de matière première", a-t-il soutenu lors d'une visite de travail dans la wilaya.
Au Centre d’enfouissement technique (CET) de Oued Falli qui gère actuellement les déchets d’une vingtaine de communes, le ministre a insisté sur l’impératif d’encourager le tri des ordures qui concerne actuellement 2% de la totalité des déchets enfouis au niveau du site.
Il a invité les responsables de l’établissement à s’ouvrir sur des opérateurs économiques qui seraient intéressés par le tri et le recyclage des déchets au niveau national puisque les déchets recyclable peuvent alimenter les différents segments de l’industrie en matière première, tout en contribuant à la création de l’emploi.
Dans le même sillage, M. Ouali a donné des instructions pour lever les contraintes empêchant la mise en service effective du centre de tri aménagé à l’intérieur du CET, notamment la réalisation du sol en hypoxie prise en charge par la direction de l’administration locale et qui a connu un grand retard dans la réalisation.
Au volet aménagement extérieur, le premier responsable du secteur a préconisé des opération d’embellissement à travers la plantation d’arbres et la création d’espaces verts tout autour des espaces réservés à la gestion des déchets.
Il a également mis l'accent sur le traitement des odeurs qui se dégagent du site à travers des opérations qui seront menées en collaboration avec des entreprises spécialisées dans le domaine.
Abordant les trois projets du centre d’enfouissement technique en souffrance à Aghribs, Mizrana et Boubhir, le ministre a recommandé aux responsables de la direction de l’environnement de se rapprocher des citoyens et de tenter de leur expliquer le "bien fondé" des projets et leur apport pour l’environnement et la santé publique.
M. Ouali s’est arrêté lors de son déplacement au Centre de traitement des déchets de soins à risque infectieux (DASRI) implanté au niveau su site de Oued Falli.
Le directeur du CHU Nedir Mohammed de Tizi Ouzou a expliqué que le centre a été créé pour permettre le déplacement des deux incinérateurs des déchets hospitaliers implantés à Belloua, sur les hauteurs de la ville, et qui étaient à l’origine de plusieurs désagréments.
Le centre implanté à proximité du centre d’enfouissement technique prend actuellement en charge tous les déchets des établissements sanitaires publics et privés de la wilaya ainsi que certaines structures activant au niveau des wilayas de Sétif et Béjaïa.
Durant les neufs premiers mois de l’année 2016, les quantités de déchets hospitaliers à risque infectieux traités étaient de 208,816 tonnes, a indiqué Pr Ziri qui a reçu des instructions du ministre pour aller vers le contrôle des cliniques privés et s’assurer que leurs déchets sont d’abord triés puis acheminés dans leur totalité vers ce centre dont l’aménagement a coûté 182 millions de DA.(Aps)