Le Hadj et la Omra, un pèlerinagesynonyme de spiritualité et de piété pour tout musulman, rime souvent (hélas !) avec scandales qui sont le fait d’agencesde voyages sans scrupules, mues par le seul appât du gain.
L’Omra 2018, qui a débuté en janviern’échappe malheureusement pas à ce qui semble être la règle, comme nous avons pu l’apprendre dimanchepar la bouche d’un vrai professionnel du voyage, Tewfik Midoun, président du Syndicatnational algérien du voyage pour la région Ouest, qui se dit « scandalisé ».
En quoi consiste donc ce trafic ?« L’Arabie saoudite a instauré une taxe de 2.000 Rials (équivalent de100.000 dinars) pour toute personne déjà partie l’année dernière, mais qui souhaiterefaire le voyage cette année », nous indique M. Midoun. Jusque-là rien d’anormal.
Certaines agences, des dizaines,selon M.Midoun, dans le but d’avoir le maximum de clients et donc faire duchiffre d’affaire, proposaient à des candidats à la Omra, concernées par lataxe des 100.000 dinars de ne pas la payer. Comment ? Et c’est là que le trafic commence,comme nous explique encore le président du SNAV Ouest.
« L’agent de voyage procède à unemanipulation en changeant manuellement le numéro du passeport du client defaçon que le système informatique du consulat de l’Arabie saoudite ne puissepas l’identifier », dit-il en précisant que des centaines de futurs pèlerins ont pu ainsi avoirun visa trafiqué. Ce qui leur évite de payer les 100.000 dinars ou de payeruniquement la motié, c’est à dire 50.000 dinars qui vont dans la poche dupatron de l’agence.
« Grâce à cette manipulation,les gens ont pu voyager clandestinement, prenant du coup en défaut les servicesdes Douanes algériennes » dénonce encore M.Midoun.
Mis au courant de ce trafic, lesservices du consulat d’Arabie saoudite, après enquête ont alerté le ministèredes Affaires religieuses et l’office de la Omra, en leur faisant parvenir une « blacklist »de plusieurs agences de voyages, prises en flagrant délit de « faux etusage de faux ».
Cependant le ministère desAffaires religieuses, n’a décidé de sanctionner que 4 agences, les autres, accuseM.Midoun, « bénéficient de la protection de l’office du Hadj et de la Omra ».
Devant l’ampleur de ce trafic qui jette un discrédit sur les agences de voyages, le responsable du syndicat de l’Ouestdu pays appelle les autorités compétentes à « diligenter une enquête enurgence avec la DGSN, le ministère du Tourisme, celui des Affaires etrangères, avec le consulat de l'Arabie saoudite, pour identifier les responsables de ces faux documents qui constituent unréseau avec des ramifications dans les agences, l’Office du Hadj et de la Omra, et le ministère des Affaires religieuses »