Une image : Ce lundi matin àdix heures, sur l’autoroute, au niveau du stade en construction de Baraki. Des gendarmestraquent des subsahariens pour les arrêter et les mettre dans des fourguons,destination : les centres de regroupement, en prévision d’une nouvelleopération de rapatriement.
Refusant de se laisser prendre,ces réfugiés, notamment les jeunes et les adultes courraient à toutes jambes, prenant le risquede se faire écraser. Les femmes suiviesde leurs petits enfants en longue procession précipitaient les pas, en sensinverse de la circulation sur Alger.
L’image est pathétique et résumetout le drame humain de ces subsahariens. «Ils ne veulent pas retournerchez eux, mais nous avons reçu des instructions pour les conduire vers descentres de regroupement» confie un gendarme, entre le devoir d’exécuter lesordres et la compassion envers des ‘’damnés de la terre’’.
Le pathétique spectacle qui s’estjoué ce matin sous les yeux des habitués de l’autoroute, eux aussi révulsés parces pauvres hères, qui tendent la main pour quelque aumône (certains ayant mêmeappris à parler l’arabe algérien), découle d’une décision des autorités.
En effet, un programme de rapatriement,qui cible notamment les ressortisant nigériens est en cours d’exécution. L’opérationest lancée dans toutes les wilayas du nord du pays où ces réfugiés ont échoué. Aprèsle regroupement, ils seront donc rapatriés dans des bus «dans le strictrespect des conditions humaines», comme l’a précisé la présidente duConseil national des droits de l’Homme, Fafa Sid Lakhdar Benzerouki.
Cette dernière a égalementindiqué dans une déclaration au journal El Bilad que l’Algérie a déjà déboursépas moins de 2,2 milliards de dinars dans les opérations de rapatriement.
Il est vrai que ces opérations derapatriement s’imposent, compte tenu des difficultés économiques de l’Algérie,qui ne l’ont pas empêché pour autant d’assumer son devoir de solidarité.
Mais, ces ressortissantsafricains, poussées par la misère et la violence dans leur pays, finiront parrevenir en Algérie où ils trouvent gîte et couvert. C’est dire que laproblématique va au-delà des opérations ponctuelles de rapatriement.