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Le père de l’enfant mort hier à Sidi Yahia : « je ne pardonnerai pas la mort de mon fils »

15-08-2017 13:27  N. S

Une tension palpable prévalait mardi en fin de matinée à Sidi Yahia (Alger) où s’est noué hier un drame, consécutif à l’effondrement d’un terrain.

Des policiers sont déployés sur les lieux. Passants et automobilistes marquent un arrêt, jetant des regards furtifs et interrogateurs à la vue de cette masse de terre qui a fauché la vie d’un enfant de dix ans. 

Les autorités de la commune, de la Daira et les services de l’urbanisme sont la cible de commentaires accusatoires des citoyens révoltés par ce qu’ils qualifient de « laxisme », de « corruption »...

« Cet enfant est une victime de la mafia du foncier, » s’insurge un homme d’un certain âge qui rappelle que « ce n’est pas la première fois que ce genre de drame se produit à Alger, mais les autorités sont soient complices, soient impuissantes face à la puissance financière de ces promoteurs qui peuvent acheter tout le monde. »

Le père de l’enfant, un modeste citoyen, est inconsolable et n’arrive pas à croire que son fils est mort alors qu'il se prépare à reprendre les chemins de l’école « à quelques jours de l’Aid El Adha. »

« Je ne pardonnerai pas la mort de mon fils, c’est les responsables de la commune et le promoteur qui l’ont tué. Il était en train de jouer quand soudain le terrain s’est effondré sur lui, à cause des travaux effectués en contrebas par un engin » raconte-t-il.

Et de poursuivre son récit en ajoutant « le temps de le retirer et de le conduire à l’hôpital, il a succombé, son jeune frère de cinq qui jouait avec lui l’a échappé belle. » 

Les responsables de l’APC de Bir Mourad Raïs et de la Daira se refusent à toute communication, mais des agents s’exprimant sous le sceau de l’anonymat assurent que « le promoteur a obtenu toutes les autorisations et il a le premis de construire. » 

Un autre agent nous apprend que « de deux mises en demeure ont été adressées dernièrement à ce promoteur, mais il a fait la sourde oreille, car il a le bras long. »

Le père de la victime, stoïque malgré tout, n’a qu’une exigence : « ce terrain où mon fils est mort ne doit pas être construit, ça doit devenir un espace de jeux pour les enfants. »

La mafia du foncier ne l’entendrait certainement pas de cette oreille !




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