C’est un aveu, qui ne dit pas clairement son nom quevient de faire Abdelwahab Derbal au sujet de la loi électorale, actuellement envigueur, considérant que sa révision est plus qu’impérieuse.
Sur le terrain et à travers l’expérience des législativesdu mois de mai et les préparatifs des prochaines locales, il s’est aperçu quecette loi, comme celle qui régit d’ailleurs son institution sont, pleines de carences.
Pour le président de la HIISE, la loi électoraleactuelle assure de nombreuses garantiespour les parties impliquées dans l’opération de vote, "mais ces garanties ne sont passuffisantes et cette loi ne traduit pas le niveau culturel, civilisationnel du citoyen algérienet ne reflète pas son vécu, poussant l’électeur à s’abstenir le jour duscrutin".
Abdelwahab Derbal a souligné que la révision de la loiélectorale "doit prendre en considération les spécificités du citoyen etminimiser les problèmes relevés lors de sa mise en application pour permettreau peuple d’exercer sa souveraineté".
Pour lui, cette révision qu’il appelle de ses vœux "est un moyen pour améliorer le processusélectoral" et lui donner tout son sens en tant qu’expression de la volontécollective. L’améliorationde la loi et sa mise à niveau avec les standardsdémocratiques universels est une affaire de tous les acteurs politiques, partis, administrations, Haute instance de surveillance et même les citoyens, insiste t-il.
Par ailleurs, Abdelwahab Derbal a rappelé"certaines lacunes" relevées dans la loi régissant la HIISE,notamment celles concernant les cas de rejet de listes sans aucune basejuridique valable et le manque de temps entre le dépôt des candidatures et la clôture descandidatures, "ce qui ne donne pas de délais suffisants à la HIISE de prendreles décisions appropriées", a-t-il estimé.
Le même responsable a également souligné la nécessitéde rattacher la HIISE au Conseil constitutionnel, estimant toutefoisque cette mesure "nécessite une étude approfondie", affirmant quecette opération nécessite en plus "la révision des deux lois".
Concernant le rejet des candidatures, AbdelwahabDerbal a déploré le fait que certains rejets ne s’appuyaient sur aucune basejuridique, appelant, dans ce contexte, l'administration comme les autoritésjudiciaires "à faire preuve de discernement".
Dans ce contexte, il a précisé que les autorités judiciaires"ont souvent opté pour la facilité en s’alignant sur les décisionsadministratives rejetant 95% des candidatures refusées dans les différenteswilayas (qu’il a) visité".
Il citera à titre d'exemple le cas de la wilaya d’ElBayadh où 40 pour cent de ceux dont les candidatures ont été rejetées ont étéréintégrés sur décision de la justice.
Le président de la HIISE a estimé qu’"il esttemps de rétablir la confiance entre la classe politique, le citoyen etl’administration pour atteindre un niveau de prise de conscience permettant aupeuple de suivre ses affaires générales qui sont au cœur de l’exercice de sondevoir électoral."
En faisant ce constat et en pointant ainsi les limites de cette loi, le président de la HIISE se fait indirectement l'écho des critiques que les partis de l'opposition n'ont eu de cesse d'exprimer au sujet de la loi électorale et du processus éléctoral en général.