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Curieuse stratégie du Cnapeste : les leçons d’une grève…

28-02-2018 10:51  Amel Benabi

Tout lemonde craignait le spectre de l’année blanche face au terrible bras de fer entrele ministère de l’éducation et le Cnapeste, mais la raison a fini parl’emporter. Et c’est tant mieux pour les élèves et leurs parents quiéprouvaient légitimement la peur d’être les dindons de la farce.

 A quel prix, cependant ? Il faudrait désormaisfaire l’inventaire de cette longue grève du Cnapeste qui aura paralysé desmilliers d’établissements scolaires depuis plus d’un mois, voire plus danscertaines wilayas à l’image de Blida. Il faut bien admettre que la facture apayé est salée. Il sera impossible de rattraper le temps perdu, malgré lesbelles assurances de Mme Benghabrit et celles des enseignants grévistes.

Ces derniers vont reprendre demain le chemindes classes sans avoir arraché vraiment les revendications pour lesquelles ils avaientmis l’avenir des élèves en danger. Ils se sont finalement contentés d’un appeldu président au dialogue, alors même que la ministre les a exhortés maintes etmaintes fois à reprendre les cours, avant d’ouvrir les négociations. En vain !

Pourquoiavoir subitement changé de discours et décidé, comme par enchantement, dereprendre les cours bien qu’ils n’aient obtenu aucun acquis palpable ? Mystère !

C’est biensûr une très bonne nouvelle que le Cnapeste ait décidé de stopper sa grève. Maisil aurait fallu le faire avant au lieu de verser dans une surenchère revendicativequi prenait des airs d’une stratégie presque politique, tant son entêtementétait bizarre face au désarroi des élèves et leurs parents. 

Lefantôme Benghabrit

LeSecrétaire général du FLN, Djamel Ould Abbès, n’avait d’ailleurs pas hésité àqualifier l’action du Cnapeste de manœuvre en prévision de la Présidentielle de2019. Et au-delà d’une probable manipulation politicienne, il y a aussi lavolonté des animateurs de ce syndicat qu’on dit proches des islamistes, d’avoirla tête de la ministre de l’éducation, qu’ils n’ont jamais portée dans leurcœur depuis sa nomination. Pour cause, ses incessants appels au dialogue n’ontreçu que dédain et rejet  des animateursdu Cnapeste, soutenu par certains médias de même obédience.

En décidant d’arrêterle mouvement, ce syndicat confirme que ce ne sont pas uniquement lesrevendications professionnelles des enseignants qui l’ont poussé à laradicalité mais d’autres considérations, peut être inavouables.

En affirmantavoir reçu des «garanties» par les «hautes autorités», d’ouvrir un dialogue encontrepartie de l’arrêt de la grève, les dirigeants du Cnapeste se trahissentun peu.

 En effet, le président de la République n’afait que réitérer les appels de sa ministre qui ne pouvait agir en dehors deses instructions.

Cecirenforce les soupçons sur les motivations réelles de ce syndicat dans sonaction. Il faudrait tirer toutes les leçons d’une grève qui va, à n’en pointdouter, lourdement impacter l’année scolaire qui s’en trouve tronqué d’untrimestre pratiquement.

Lesenseignants radiés seront sûrement réintégrés, mais qui va compenser le tempsperdus aux élèves ? Sans doute pas le Cnapeste dont les préoccupations semblentêtre ailleurs…

 



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