Un ex-détenu de Guantanamo, Sofiane Hadarbache, 32 ans, accusé d' "appartenance à un groupe terroriste activant à l'étranger et faux et usage de faux", a été acquitté mardi en appel par le tribunal criminel d'Alger.
Le ministère public avait juste auparavant requis une peine de 15 ans de réclusion à l’encontre de l’accusé qui souffre de "troubles mentaux graves nécessitant son internement dans un établissement spécialisé, selon son avocate, maître Hassiba Boumerdassi qui explique aussi que les troubles mentaux de son mandant sont dus "à une blessure à la tête provoquée par un éclat de bombe lors d'un raid américain en Afghanistan".
Le 4 novembre 2010, la même Cour criminelle d’Alger avait déjà prononcé en première instance l' acquittement en faveur de l’accusé dans cette même affaire mais le jugement avait fait l'objet d'un pourvoi en cassation par le ministère public que la Cour suprême avait accepté.
Selon l'arrêt de renvoi, les faits remontent à 1999, année où Sofiane Hadarbache, sans emploi, avait quitté l'Algérie à destination de la France à la recherche d'un travail. En 2000, il s'était rendu en Grande-Bretagne, en rejoignant des "frères" islamistes algériens avant de prendre la destination de Peshawar au Pakistan avec un faux passeport français.
En Afghanistan, où il s’était rendu après son séjour au Pakistan, il a reconnu, selon la même source, avoir été entraîné à l'utilisation d'armes de type Kalachnikov, pendant "quelques heures", par un compatriote dénommé Mohamed El Djazaïri.
La même source, citant encore l’accusé, a indiqué que la question de la constitution d'un groupe armé ou de mener un combat contre quiconque ne lui avait jamais été évoquée.
L'avocate de Hadarbache a mis en avant dans sa plaidoirie le fait que son mandant a été libéré du centre de Guantanamo sans qu'aucune charge n'ait été retenue contre lui. Au sujet de l'accusation relative à l'usage de faux (passeport français), l'avocate a mis en relief la "prescription" des faits, remontant à plus de dix ans, outre que ces faits ont été commis à l'étranger.