C’est peut être la première fois que le Premier ministre Abdelmalek Sellal s’exprime clairement sur le mouvement dit "d’autodétermination de la Kabylie (MAK)".
A quelques jours seulement de la célébration du 36ème anniversaire du printemps berbère, pour lequel le MAK prépare une marche populaire, Sellal lui a dressé hier depuis Constantine les "lignes rouges".
"L’unité nationale est une ligne rouge à ne pas franchir et elle ne doit en aucune façon être sujet de marchandage", a indiqué selon l’agence APS.
Le premier ministre s’est appuyé sur l’officialisation de Tamazight lors de la dernière révision de la constitution, pour signifier au MAK qu’il fait fausse route dans sa volonté de politiser l’affaire.
"Grâce à la constitutionnalisation de l’amazighité en tant que langue nationale et officielle, il a été mis fin à la politisation de cette langue pour devenir l’une des constantes de l’identité nationale", a-t-il souligné.
L’avertissement étant lancé, le Premier ministre, a invité par ailleurs "les experts et chercheurs" à donner à Tamazight sa "dimension culturelle et scientifique".
Et d’insister que "l’Algérie demeure un pays uni qui ne pourra jamais être divisé comme espèrent certaines parties», dans une allusion évidente au MAK qui appelle ouvertement à "l’indépendance" de la Kabylie.
Mais Sellal s’est montré on ne peut plus ferme :"cela n’arrivera jamais et le peuple algérien fera face à toute personne qui touchera à cette unité", a-t-il conclu.
L’activisme de plus en plus bruyant du MAK semble avoir poussé les autorités à réagir voyant qu’il attire des jeunes notamment dans ses rangs.
Si, auparavant, ce mouvement a été plutôt snobé par les pouvoirs publics, il devient aujourd’hui un "danger" potentiel pour l’unité nationale, d’où cette succession de déclarations contre le MAK notamment de la part d’Ahmed Ouyahia qui ne rate aucune occasion pour le dénoncer.


