Fort de son succès en rapport avec la signature de l’accord de paix entre le gouvernement malien et les groupes rebelles signé dimanche à Alger, Ramtane Lamamra, en bon soldat de la diplomatie algérienne est déjà sur un autre front. Mardi il se trouvait à Genève pour remettre sur le tapis la question des droits de l’homme au Sahara occidental.
Il a en effet, appelé le Haut Haut-commissariat de l'ONU aux droits de l'homme à mettre en place un mécanisme de surveillance indépendant de la situation des droits de l’homme au Sahara occidental. "La MINURSO déployée depuis plus de deux décennies se trouve paradoxalement amputée d’un mécanisme de surveillance des droits de l’homme. Il est tout aussi urgent que le Haut-commissariat aux droits de l'homme accorde davantage d’importance à cette situation, en mettant en place un mécanisme de surveillance indépendant de la situation des droits de l’homme au Sahara occidental", a-t-il insisté dans une intervention aux travaux de la 28ème session du Conseil des droits de l'homme de l'Onu (2 au 5 mars).
Poursuivant son plaidoyer, le chef de la diplomatie algérienne estime que la mise en place de ce mécanisme « n’est pas un luxe mais une nécessité en ce quarantième anniversaire de l’avis consultatif de la Cour internationale de Justice qui a établi la pertinence et le primat du droit de son peuple à l’autodétermination", a-t-il ajouté.
Le chef de la diplomatie algérienne a déclaré que "la situation dans le territoire du Sahara Occidental où le Front Polisario, qui s’est inscrit dans la dynamique de règlement pacifique parrainée par les Nations unies, se heurte aussi au déni du droit à l’autodétermination d’un peuple dont la résistance s’étend sur une quarantaine d’années".
"L’enlisement de ce conflit, tout autant que l’exil forcé de la population réfugiée en grande partie dans mon pays, est plus que préoccupant, et l’effet d’accoutumance de la Communauté internationale doit être remplacé par un engagement accru en vue de mettre fin à cette situation dramatique", juge le chef de la diplomatie algérienne.
Il va sans dire que cette déclaration ne sera pas du goût des autorités marocaines dont on se souvient encore de l’exaspération lorsque le président Bouteflika avait reclamé d’intégrer dans la mission de la MINURSO la question des droit de l’homme.