C’est le branle-bas de combat dimanche en fin de matinée au marché de change parallèle d’Alger au square Port Said. La police, sur ordre des autorités de la wilaya d’Alger a brusquement investi les lieux, embarquant les jeunes proposant habituellement sur le boulevard Abane Ramdane leurs services tendant au bout de leurs mains des liasses de dinars et de monnaie étrangère.
Les jeunes « cambistes » seront relâchés plus tard mais les sommes d’argent trouvées sur eux en devises et en dinars sont placées sous séquestre. Cette opération coup de poing a eu l’effet d’un séisme à Port Said. Mis elle a surtout donné lieu à de nombreuses interrogations.
Pourquoi une telle action, alors que le change parallèle, où la bourse de Port Said, comme on l’appelle a fini par être tolérée même si officiellement son existence est considérée comme une infraction à la législation régissant le change.
Ce sont les responsables politiques, les importateurs, les sociétés étrangères qui sont les premiers à avoir recours à la bourse de Port Said, sans compter les simples citoyens, qui pour des frais de voyage, d’études ou d’achat de médicaments introuvables en Algérie ont recours aux offres de ce marché providentiel.
On se souvient à ce propos de la déclaration de Dahou Ould Kablia, alors ministre de l’intérieur lorsqu’il avait affirmé que « tout le monde trouve son compte » dans le marché de Port Said.
Qui est derrière cette descente ? Le ministre des finances ? La Banque d’Algérie ? Les services des douanes ? Est-ce le prélude à une politique d’éradication du marché parallèle de la devise à cause de la situation financière du pays ? Est-ce une opération ponctuelle sans lendemain ? Autant de questions sans réponse. Mais le nouvelle a eu pour effet de provoquer un rebond subi du change qui a dépassé le seuil de 1 Euro pour 16 dinars.