Le chercheur et historien Mohamed Arezki Férad a estimé mercredi à Alger que la poésie soufie , célèbre par ses louanges a Dieu, a l'unicité et au prophète de l'Islam , clamées lors des séances de Samaâ représente l'un des moyens pour lutter contre le vide spirituel.
Selonce chercheur, invité à la rencontre "Les mercredis du verbe" de l'établissement "Arts et culture", les vers de la poésie soufie et plus généralement le soufisme contribuent à apaiser les âmes troublées par la contrainte et les pressions sociales, notamment. M. Férad a comparé la poésie soufie au Gospel des noirs d'Amérique pour qui ce chant était un moyen de résistance aux affres du racisme et de l'esclavage : C'est en se remettant à Dieu, en transcendant ses peines et souffrances que l'homme arrive à faire face aux vicissitudes de la vie. A propos de la poésie soufie de langue amazighe, M. Férad a évoqué l’œuvre de Hadj Mohamed Said Tazarout (1883-1963), un poète natif d'Azzefoun (Tizi-Ouzou), objet de sa nouvelle publication.
Les odes de Hadj Mohamed Said Tazarout ne représentent qu'un échantillon de la poésie soufie en Kabylie, a-t-il dit, tout en insistant sur la nécessaire transcription de ce patrimoine immatériel. Pour lui, "ce patrimoine, essentiellement oral, est un repère identitaire qui a faillit disparaître du fait de la colonisation et en raison de considérations, post-indépendance, purement politiques, disparues depuis que la langue amazighe a été instituée langue nationale dans la constitution".
De ce fait , il a appelé les chercheurs-universitaires à entreprendre des études pour mettre en valeur la poésie soufie amazighe, "une des références de l'histoire du peuple algérien et de toute l'Afrique du Nord" M.Férad est auteur de plusieurs ouvrages parmi lesquels, "Aït Menguellat, le sage du siècle", "Cherchel, histoire et civilisation", "Aperçu sur la Kabylie", "La pensée réformiste dans les écrits du Cheikh Abi Yaâla Zouaoui".


