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Belaiz veut créer sa propre police, Sellal dit niet

31-10-2014 11:09  Mourad Arbani

Ainsi donc celui qui a échoué à faire main basse sur la police nationale en fomentant une sédition criminelle parce que porteuse de graves dangers pour la République et ses institutions, se met à faire des caprices.

En effet, lors du dernier Conseil interministériel, le ministre de l'intérieur a interloqué ses collègues du gouvernement en proposant ni plus ni moins de créer sa propre .....police comme on en fait dans les républiques bananières.

Une "direction générale de la police municipale" sous son auguste autorité a t-il préconisé, prenant ainsi soin d'enrober dans un papier cadeau sa dangereuse proposition. Le Premier ministre a d'emblée rejeté cette proposition arguant que si police municipale il y a, elle serait sous la coupe de la DGSN ce qu'ont approuvé tous les autres ministres présents lors de ce Conseil.

Que des mairies qui en ont les moyens créent une police municipale, sans armes, chargée de faire respecter la loi dans les domaines de l'environnement, de la construction illicite etc... n'est pas en soit une mauvaise chose, encore faut-il encadrer cette disposition par un arsenal juridique conséquent pour éviter des dérives à l’instar de la tristement célèbre milice dirigée par le commandant Mahmoud Guennez du temps de la présidence d'Ahmed Benbella. Mais de là à vouloir une nouvelle Direction générale de la police municipale sous les ordres directs de Tayeb Belaiz est une dérive aussi inacceptable que dangereuse.

Le Premier ministre, a immédiatement rejeté, à juste titre, cette proposition incongrue qui va à l'encontre des principes républicains régissant un État moderne.

A la lumière de cette dernière bévue, il apparait de plus en plus que la nomination de Belaiz comme ministre de l'intérieur est un choix malheureux car son parcours pour arriver à cette consécration est des plus bizarres dans l'histoire de la République algérienne.

En effet, nous confie un haut magistrat à la retraite, "ce monsieur a tiré grand profit de sa parenté avec l'ex ministre de la justice, Lahcène Soufi, nommé en 1979 à ce poste dans le premier gouvernement de feu le président Chadli Bendjeddid et dirigé par feu Mohamed Ben Ahmed Abdelghani".

La fameuse promotion des 400

"Lahcène Soufi, qui voulait, en ce temps là, suppléer au manque de magistrats a recruté 400 personnes non bacheliers donc inaccessibles à l’université, qui ont suivi des cours du soir à la faculté de droit et se sont retrouvés bombardés de diplômes universitaires délivrés dans des conditions aussi rocambolesques que burlesques" précise notre interlocuteur.

"Cette fameuse promotion des 400, après avoir suivi les cours du soir, s'est retrouvée auréolée de licences en droit et la particularité de cette fournée c'est d’être composée de nouveaux magistrats unilingues, plus connus sous le sobriquet "les intrus" dans le monde de la magistrature parce que ne maitrisant que la langue arabe et dont les connaissance en droit étaient aussi approximatives qu'insuffisantes" ajoute notre source.

"Ce qui a eu pour conséquences de provoquer des incidents à répétition avec les avocats de l'époque, bardés de diplômes prestigieux et qui maniaient la langue de Molière avec grande dextérité ce qui n'a pas été du goût de ces nouveaux "magistrats" qui ont fait dégringoler la justice algérienne à son plus bas niveau et dont les conséquences catastrophiques se font jusqu'à nos jours" s'insurge la même source.

Un gâté de la république

"Tayeb Belaiz était le plus favorisé et pour cause c'était le chou chou du ministre de la justice, un proche parent. Aussitôt son diplôme de licence en droit en main, il fait son service national au niveau de l'OPGI d'Oran, et à sa sortie postulera pour la CNAN mais son dossier a été rejeté parce que unilingue. L'aubaine se présentera lorsque Lahcen Soufi, est nommé wali de Tiaret il en devient naturellement son chef de cabinet".

"Lahcene Soufi devenu en 1979 ministre de la justice, il est recruté dans son cabinet, puis proposé comme directeur des ressources humaines mais l'enquête d'habilitation se révèle négative parce que Belaiz ne remplissait pas les critères idoines pour ce poste nommé par décret. Qu'à cela ne tienne, Lahcène soufi le nomme par arrêté Conseiller à la cour d'Oran brûlant ainsi les trois étapes obligatoires pour accéder à ce poste qui est une consécration. Ces trois étapes qui sont miraculeusement sautées sont juge du siège, vice président du tribunal et président de tribunal" affirmera ce haut magistrat.

"Un grand boulevard s'est donc ouvert devant lui et il sera tour à tour président de chambre, président des cours de Saida, Oran, Sidi Bel Abbes, conseiller à la cour suprême et tire le gros lot, comme dans un conte de fée, en devenant grâce au miracle algérien ministre de l'emploi en 2002 et ministre de la justice en 2003. Et pour l'histoire c'est feu l'ex président Ahmed Benbella, natif de Maghnia comme Belaiz, qui intervient auprès de Ali Benflis, chef du gouvernement d'alors qui accède aux désidératas de l'ex président de la république revenu entre-temps  dans les bonnes grâces du président Bouteflika" ajoutera notre interlocuteur.

On mesure ainsi le parcours professionnel d'un gâté de la république qui se met aujourd'hui à faire des caprices en voulant pour lui tout seul une armée de policiers. Pour quel usage et quel but ?



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