Les organisations terroristes activant dans les régions de l'Afrique du Nord et du Sahel tentent ces derniers mois de se redéployer vers les territoires algérien et saharaoui.
En effet, les activistes d'Al-Qaïda au Maghreb islamique(AQMI) et des autres groupes armés notamment Ansar Chariâa, le Mouvement pour le Jihad en Afrique de l'Ouest (MUJAO) et celui de Belmokhtar auraient, selon plusieurs services de renseignements occidentaux décidé de redéployer l’essentiel de leurs opérations dans trois directions : l’Algérie, le Sahara occidental et différentes activités "commerciales", notamment l’acheminement de la cocaïne à partir des têtes de pont aéroportuaires des cartels latino-américains en Guinée-Bissau, Guinée Conakry et Gambie.
L'avortement par l'Armée Nationale Populaire (ANP) de plusieurs projets terroristes visant à faire introduire des armes de guerre sur le sol algérien renseignent on peut mieux sur cette nouvelle stratégie des organisations terroristes dans la région.
Et selon un officier supérieur français présent au Nord du Mali, "depuis deux mois, la tactique qui caractérise l’engagement des groupes d’AQMI relève à la fois du harcèlement et de l’évitement, les bandes armées cherchant par-dessus tout à éviter des engagements significatifs dans la durée".
Comme il précise que "l’essentiel des capacités d’AQMI se tient en réserve en attendant un retrait substantiel du dispositif français pour réinvestir ses anciennes places fortes septentrionales".
Toujours selon la même analyse, l'installation de l'émir d'AQMI, Abdelmalek Droukdel dans les monts tunisiens du Chaâmbi s’inscrit dans une nouvelle stratégie de division des rôles et des territoires entre les différents chefs d’AQMI : son acolyte Mokhtar Belmokhtar, resterait bien implanté dans la zone sahélienne. Et pour conquérir le Chaâmbi, Droukdel compte sur l’appui logistique des "Jamâet Annosra" et "Ansar Chariâa".
S'agissant de la "branche financière et commerciale" d’AQMI, les différents services de renseignement lancent l’alerte la plus préoccupante en signalant une intensification des filières de la cocaïne inondant l’ensemble de la zone sahélo saharienne en direction du bassin méditerranéen.
Les mêmes agences de renseignements mettent en garde contre la possible relance d’actions visant à la prise d’otages occidentaux dans la région.